Le mercredi 11 octobre 2023 à 20h30.
Dans Perséphone chez Hadès, le mythe bien connu de Perséphone descendant aux Enfers rencontre le mythe romain d’Amour et Psyché, ainsi que le conte folklorique grec La fille qui se marie avec la lune. On y trouve des créatures condamnées à vivre entre deux mondes, celui de la lumière et celui de l’obscurité.
Ces trois récits sont des transcriptions du même mythe, que nous retrouvons au fil des siècles, perpétué dans la tradition orale populaire européenne, aussi bien que dans la poésie.
Dans ce monologue présenté sur scène, on trouve aussi des fragments de poèmes du célèbre poète Yannis Ritsos et plus spécifiquement de son monologue poétique Perséphone/Quatrième Dimension. Des extraits de la pièce en un acte de Samuel Beckett, La Berceuse, se glissent dans le récit comme une synthèse intertextuelle, une indication de l’au-delà, mais aussi de l’intemporalité des mythes toujours ouverts au dialogue avec les jeunes écrivains.
Les héroïnes du monologue sont des créatures jeunes et belles, voilà leur péché ! Et c’est justement là où se trouve la réponse donnée par le mythe, comme s’il fallait signaler aux humains que la jeunesse, ainsi bien que la beauté, sont des dons dangereux et éphémères. La mort, souveraine des Ténèbres, selon la muse populaire, désire souvent le corps jeune et beau. Peut-être parce que s’unir à lui permet aux Ténèbres de goûter quelque chose du Royaume de la Lumière. Peut-être parce que c’est simplement l’amour pour une forme aimée qui donne naissance à la vie, et celui qui naît est destiné à mourir.

